32

 

Les hommes sont mus par deux principes fondamentaux : l’amour et la peur. En conséquence, ils se laisseront aussi bien commander par celui qui saura gagner leur affection que par celui qui leur inspirera de la crainte. Et à vrai dire, dans la plupart des cas, c’est celui qui inspire la crainte qui est le plus suivi et le plus obéi des deux.

Machiavel, Discours.

 

Le signal de fin de carburant fit entendre son hurlement strident au-dessus du tableau de bord et Spider Nervi jura entre ses dents. Ils étaient presque arrivés à destination, mais il ne voulait pas prendre le risque d’établir le contact avec des réservoirs vides.

— Nous allons être obligés de nous poser au milieu de cette saloperie, dit-il. Assurez-vous que les écrans et les filtres sont en état de fonctionnement. Je ne veux pas que le varech obstrue nos grilles d’admission.

Ils avaient aperçu plusieurs survivants des trains-cargos à la surface en train de travailler à dégager leurs évents. Ils avaient les mêmes mouvements lents, comme dans un rêve, que ceux qui sont sous l’empire d’une toxine produite par le varech. Voyager à la surface des océans de Pandore avait toujours été une aventure périlleuse, même lorsque les couloirs fonctionnaient normalement. Tel un immense réseau de veines, les couloirs de circulation du varech contribuaient à épurer les eaux des débris et fragments divers, arrachés par les tempêtes, qui les encombraient.

Zentz grogna en guise d’assentiment, puis pâlit.

— Mais… il va falloir que j’attende que nous ayons amerri pour sortir, dit-il. Et ce varech a perdu la boule. Comme nous ne sommes que deux à bord…

— Comme nous ne sommes que deux, il faut bien que l’un de nous sorte. Et comme nous sommes ici par votre faute, c’est à vous de vous dévouer.

L’expression que Spider Nervi lut à ce moment-là sur le visage de Zentz était exactement celle qu’il désirait y voir : une expression de peur. Zentz n’avait peur ni du varech ni de la mer, mais de Spider Nervi. Pour ce dernier, c’était une expression qui était synonyme de pouvoir, un pouvoir que même Flatterie n’exerçait pas sur le peuple. Flatterie maintenait en permanence le masque du politicien sur son visage. Un tel masque impliquait un espoir pour ceux qui le voyaient. Nervi, pour sa part, ne portait aucun masque. Pas le moindre espoir avec lui.

— Si je sors nettoyer ces grilles, vous me laisserez dehors.

Nervi accorda à Zentz un de ses rares sourires.

— Je constate avec plaisir que vous manifestez le respect qu’il se doit pour mes… capacités, dit-il. Mais je vous ai promis que vous joueriez un rôle très particulier dans les événements dramatiques qui se préparent, et votre moment n’est pas encore arrivé. Je ne vous sacrifierais jamais ici pour rien. Il y a une chose entre toutes que vous devriez savoir sur moi. Lorsque je tue, c’est qu’il y a une raison. Je n’aime pas tuer pour rien. J’attribue une certaine valeur à la vie humaine, monsieur Zentz. Vous devriez comprendre cela. Je lui attribue la valeur de ce que je peux en retirer, de ce qu’elle peut me permettre d’acheter. Le mot « valeur » implique la notion de « commodité », ne trouvez-vous pas ? Et le plaisir que pourrait me rapporter le fait de vous tuer occupe un rang très bas dans ma liste de bonnes raisons éventuelles. Malgré la joie réelle que j’aurais à le faire, ne serait-ce que pour être débarrassé d’une certaine forme d’ennui qui vous caractérise, je suis sûr que quelqu’un, quelque part, fera en sorte que je ne regrette pas d’avoir attendu un bon prix, une bonne affaire et l’occasion de rendre un service attendu. Vous m’avez bien saisi ?

Zentz gardait sans rien dire les yeux fixés sur le plaz de la cabine. Il était pâle et semblait légèrement plus bouffi que d’habitude tandis que ses doigts boudinés se chevauchaient nerveusement.

— Et moi, savez-vous ce qui me pousse à tuer ? demanda-t-il à Nervi.

Ce dernier acheva son contrôle d’assiette final et se posa, sur la mer légèrement houleuse, à un endroit qu’il jugea relativement exempt de débris de varech. Mais en descendant, il s’aperçut qu’il n’y avait en réalité aucun emplacement propre. La lutte de ce varech avait dû être terrible.

— Oui, je le sais, dit-il. De même que toutes les espèces inférieures, vous tuez pour manger. C’est votre travail, et vous ne voyez pas plus loin que ça. Vous tuez sur ordre, pour satisfaire les plans de quelqu’un d’autre, parce que ne pas tuer, pour vous, signifie que c’est vous qui mourrez. Il y a une énorme différence entre nous deux. Je me considère comme un sculpteur, un sculpteur de société. La populace est mon bloc de pierre, que je façonne, éclat par éclat, de la manière qui me convient le mieux. La pierre ne cesse de s’agrandir, et ma tâche est implacable, mais j’ai tout mon temps.

Tout en parlant, il avait fait courir ses doigts sur son clavier pour préparer l’hydroptère à pomper l’eau de mer qui devait leur fournir l’hydrogène dont ils avaient besoin. Mais les grilles d’aspiration se bouchèrent en un clin d’œil. Même si Zentz sortait pour les dégager, l’opération prendrait plus de temps qu’ils ne pouvaient se permettre d’en perdre. Nervi jeta un coup d’œil au niveau de carburant.

Quinze minutes. Peut-être vingt, à tout casser… Merde !

— Oubliez ces grilles, dit-il à Zentz. Il y a un banc de varech sauvage au nord-ouest du point où nous nous trouvons en ce moment. Nous allons nous y arrêter pour faire le plein. Je verrai à ce moment-là ce que le Directeur aura à nous apprendre. Ne vous inquiétez pas. Vous donner en pâture au varech serait pur gaspillage, et je ne suis pas d’un tempérament gaspilleur.

Les plis contournés du front de Zentz s’effacèrent dans une certaine mesure. Il se leva pesamment de la couchette et revêtit une tenue de plongée.

— On ne sait jamais, dit-il. Il vaut mieux prendre ses précautions. J’ai entendu de drôles d’histoires sur le varech sauvage. Il paraît que les gens disparaissent facilement dans ces parages. Et le varech n’a pas besoin de raison.

Nervi mit les gaz et l’hydroptère se dressa sur ses patins. Malgré l’écœurement que lui inspirait Zentz, il avait l’intention de le maintenir en vie jusqu’à ce que le moment vienne où il ne serait plus pratique de continuer à le faire.

Il ne leur fallut pas plus de dix minutes pour atteindre le secteur bleu. Le grain habituel était en train de se former et ils virent bientôt une muraille noire s’avancer sur la mer à leur rencontre. Cependant, lorsqu’ils retombèrent sur leur coque à l’intérieur du lagon bleu formé par le varech, un soleil resplendissant projetait sur eux son halo de l’après-midi.

Nervi déploya les prises d’eau, mais un voyant sur son tableau de bord l’avertit qu’elles étaient toujours obstruées. Il essaya de les actionner à plusieurs reprises, en vain.

— Il faudra que vous y alliez, finalement, dit-il à Zentz. Mais faites vite. Le grain se rapproche de nous rapidement.

Zentz grommela quelque chose d’inintelligible, mais gagna l’arrière sans se faire prier. Nervi remarqua, sur ses indicateurs, qu’il avait laissé en sortant la porte arrière ouverte. Il gloussa intérieurement.

Il croit qu’il me noiera si je plonge, ou qu’il pourra saboter les commandes de vol si je veux décoller.

Il y avait plusieurs manières de remédier à ce genre de situation. La plus simple était de se lever et d’aller refermer la porte à l’arrière. Il était tenté de le faire, histoire de donner le frisson à Zentz, mais préféra ne pas bouger de sa place. Dans quinze ou vingt minutes, ils auraient leurs réservoirs pleins et, avec un peu de chance, pourraient décoller avant l’arrivée du grain.

Il appela Flatterie sur leur fréquence privée et reçut une réponse immédiate.

— Monsieur Nervi, lui dit le Directeur, le temps passe. Avez-vous pu les rejoindre ?

Nervi fut surpris par la qualité de la réception. Cela faisait des années qu’il n’en avait pas connu de semblable. L’activité des soleils jumeaux de Pandore interférait constamment avec les transmissions et, dernièrement, une série de sabotages des relais par la vermine terroriste avait fait grandement empirer les choses. Le varech lui-même, la plupart du temps, brouillait les messages radio, mais cette fois-ci il semblait au contraire les faciliter.

— Non, répondit-il. Nous ne les avons pas encore rejoints. Nous refaisons le plein avant de passer à la phase finale. Je pensais que nous devions nous efforcer d’exploiter la situation au maximum, en étendant ce coup de filet au plus grand nombre possible de rebelles…

— Oubliez ça, lui dit Flatterie. C’est Crista Galli qu’il me faut, et tout de suite. Elle ne doit surtout parler à personne avant que vous ne l’ameniez devant moi. Vous avez bien compris ?

— Entendu, fit Nervi. Je ferai…

— Le bulletin d’information de ce soir va annoncer la mort de Ben Ozette. Personne ne doit le voir, par conséquent ; mais je veux que vous me le réserviez vivant. Quant à cette canaille de LaPush, faites-en ce que vous voudrez.

— Avez-vous besoin de renforts, là-bas ?

— Non, répondit Flatterie d’une voix qui lui parut distraite. J’ai la situation en main. Nous avons prélevé quelques effectifs sur les garnisons affectées à la sécurité des îles et à la lutte contre les démons. Cette vermine… Il en sort de partout. Ils ont réussi à saccager le marché public. Les entrepôts ont été vidés. Nous avons dû en abattre trois cents, mais ils continuent d’arriver. J’ai donné l’ordre de faire sauter les magasins menacés de pillage. Quand ils verront leurs précieuses réserves voler en poussière, ils réfléchiront peut-être à deux fois avant de recommencer. Occupez-vous de faire votre boulot et je ferai ce qu’il y a à faire ici. Ne me rappelez que si vous les tenez.

Nervi ne reçut plus que des parasites accompagnant le gémissement des pompes qui produisaient leur hydrogène. Il tendit la main pour couper la communication, mais hésita. Les parasites semblaient structurés d’une manière qu’il n’avait jamais remarquée avant. Comme s’il y avait une musique de fond lointaine et les voix de plusieurs conversations qu’il ne parvenait pas à distinguer vraiment. Et dans le lointain, très faiblement, il y avait la répétition rythmée de la voix de Flatterie en train de dire : « Monsieur Nervi… Monsieur Nervi… Monsieur Nervi…»

Il coupa le contact et laissa errer son regard sur la mer, en direction du rideau noir de la tempête qui se rapprochait. La houle avait augmenté et un vent fort s’était levé, qui faisait dériver l’hydroptère loin du centre du lagon en direction du varech bleu. Il consulta le niveau de carburant et fut soulagé de voir qu’il était presque au maximum. Mais ce qui le préoccupait le plus était la répétition de son nom qui continuait, distinctement psalmodiée dans le lointain, bien qu’il eût coupé la radio.

Le voyant indiquait maintenant que les réservoirs étaient pleins.

Il arrêta les pompes et donna un coup d’avertisseur pour prévenir Zentz avant d’escamoter les grilles. Il les entendit rentrer dans la soute avec un bruit sourd, mais il n’y avait toujours aucun signe de Zentz.

L’eau est parfaitement claire là où nous sommes. Il aurait dû remonter à bord après avoir nettoyé les grilles une seule fois.

Il donna deux nouveaux coups d’avertisseur, mais sans résultat. Le voyant de la porte arrière demeurait allumé. Il repoussa son tableau de commande mobile et se leva pour gagner la poupe. Le murmure qui prononçait son nom devint plus fort et plus distinct. Un fond sonore de voix l’accompagnait et semblait surgir de partout. Les poils de ses avant-bras se dressèrent. Il arma son laser avant de quitter la cabine.

Il sentit un goût métallique sur sa langue. Un goût que d’autres lui avaient parfois décrit comme celui de la peur. Il cracha aussitôt sur le pont, mais le goût insidieux demeura dans sa bouche.

Le Facteur ascension
titlepage.xhtml
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_000.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_001.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_002.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_003.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_004.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_005.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_006.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_007.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_008.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_009.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_010.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_011.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_012.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_013.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_014.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_015.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_016.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_017.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_018.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_019.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_020.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_021.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_022.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_023.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_024.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_025.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_026.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_027.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_028.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_029.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_030.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_031.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_032.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_033.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_034.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_035.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_036.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_037.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_038.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_039.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_040.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_041.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_042.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_043.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_044.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_045.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_046.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_047.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_048.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_049.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_050.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_051.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_052.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_053.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_054.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_055.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_056.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_057.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_058.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_059.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_060.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_061.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_062.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_063.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_064.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_065.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_066.html
Herbert,Frank-Ransom,Bill-[Conscience-4]Le Facteur ascension(1988).French.ebook.AlexandriZ_split_067.html